1930 – Née le 3 septembre à Paris de parents roumains. Dès l’âge de quatre ans, elle rejoint la Roumanie où elle est élevée par sa grand-mère, dans la ville de Constanza.
1946 – Installation en France des deux femmes qui fuient l’occupation russe et arrivent à Paris. Irina se met à travailler la danse dans différentes troupes puis monte son propre spectacle de danseuse aux serpents. Pendant plusieurs années, elle se produit ainsi sur les scènes de toute l’Europe.
1958 – Contrainte à un séjour d’un an dans un sanatorium, elle abandonne ses activités de danseuse et se tourne vers la peinture en se mettant à peindre des lieux vides, où sont souvent représentés des objets féminins. Elle signe alors ses oeuvres picturales “Irène Ionesco”.
1964 – A la Coupole à Paris, un soir de Noël, elle rencontre un homme couvert d’appareils photo. Son ami, le peintre Corneille lui offre un Nikon.
1965 – Rencontre avec le modèle Anouk avec laquelle elle réalise sa première photographie: “Chevelure Raphaëlite”. Le jeu de l’univers Ionesco commence. Elle comprend que les lieux vides doivent être habités par une femme qui serait le double d’elle-même. Elle dit : ” je suis le Narcisse de Saron “. A partir de cette date, elle photographie les femmes qu’elle rencontre et sa fille pubère, Eva, photographies qui alimentent le débat international dans les années 70.
1974 – Première exposition personnelle à la galerie Nikon à Paris et publication de son premier livre. C’est une révélation pour le monde de l’Art et le grand public et le début d’une longue série d’expositions personnelles et de publications diverses en France et à l’étranger.
1978 – Photographies en couleur des Icônes. Premier reportage de mode qui paraîtront dans ” Mode International “.
1979 – Sépare le sujet de l’objet ( natures mortes, Paris totems et tabous ).
1982 – Expose pour la première fois des images en couleur.
1983 – Travaille à son projet ” Pour une Pyramide ” parcours psychanalytique illustré par des images, des empreintes des natures mortes, des textes, des récits de rêves et des ” hasards objectifs “.
1984 – Travaille sur ” Whatever Happened To Baby Jane “. Elle s’introduit dans le film de Robert Aldrich “Whatever Happened to Baby Jane”, par un jeu de superpositions, aventure qui dure presqu’une année entière.
1988 – Part en Egypte et découvre l’Orient.
1989 – Commande de l’Unesco sur les villes englouties par les sables en Mauritanie et les femmes qui y vivent : ” Les Femmes des Cités-mémoire “.
1990 – Travaille à l’édition des ” Immortelles “. Part en mission photographique en Tunisie sur l’invitation de Frédéric Mitterrand réaliser un travail intitulé : “Les rituels et le jours” mettant en scène les mariages, la religion, les cérémonies de tatouages.
1991 – Bourse Léonard de Vinci : artiste en résidence à l’Institut Français de Prague sur l’invitation d’Olivier Poivre d’Arvor (Ministère des Affaires Etrangères). Désormais éprise d’un ” désir d’Orient ” Irina Ionesco partage son temps entre Paris, le Caire, Alexandrie et les pays du Maghreb.
1995-2004 – Allers et retours entre Paris, La Caire, Alexandrie et les pays du Maghreb. Participation à d’importante expositions collectives ou personnelles.
2004 – Elle publie le premier volet de son roman autobiographique : L’œil de la poupée, publié en France aux Editions Des femmes.
2009-10 – Expositions au Brésil à l’invitation de l’Ambassade de France à Brasilia, expositions à Brasilia, Sao Paulo et Rio de Janeiro.
2000-2012 – Très nombreuses collaborations avec différents magazines pour la réalisation de photographies de mode, notamment avec le magazine français Stiletto sur l’invitation de Laurence Benaïm. Une importante nouvelle dimension de l’oeuvre d’Irina Ionesco autour de la féminité est ici révélée sous un jour nouveau. Irina Ionesco réalise dans ce nouveau domaine d’écriture photographique,en à peine plus de dix années, l’équivalent d’une oeuvre artistique majeure qui rejoint l’Histoire de la photographie de mode.
Irina Ionesco déclare à propos de son travail de photographe :
“La photographie est pour moi un élément essentiellement poétique, je l’envisage comme une écriture théâtrale, où je fixe dans un déroulement obsessionnel et incessant tous mes fantasmes. Chaque séance, mise en scène, est conçue comme une séquence théâtrale, intègre la femme dans un univers de rêve, où elle-même est mythique, multiple, inventée, et revêt tour à tour les facettes des mille miroirs dans lesquels l’artiste se plonge. Je ne conçois l’érotisme qu’à travers une dimension métaphysique. J’aime l’excès, l’onirisme, l’insolite. Aussi, je fais mienne cette phrase de Baudelaire : “Dans l’art, il n’y a que le bizarre qui soit beau”.